Territoire de la commune de Saint Geyrac

Image mise en avant : Fête au village de Pieter Bruegel le jeune (1564-1638)

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Avant la Révolution

Pour la Paroisse

Le chanoine Brugière (XIXe) précise dans une carte de l’« Ancien diocèse de Périgueux d’après Sanson » qu’ avant 1317 Périgueux avait un diocèse unique dont on ne connait pas trop l’organisation, mais dont devait faire partie notre paroisse. C’est à cette date que le pape Jean XXII créa les deux diocèses : Périgueux et Sarlat.

Cette reproduction de la carte dressée en 1554 confirme légalement les deux diocèses.

 Elle ne fut appliquée qu’en 1556. Le diocèse de Périgueux est divisé en 16 archiprêtrés et notre Paroisse fait partie de celui du Bugue. On peut lire « S Gérac » avec le signe « cure-Eglise paroissiale »

Archiprêtré du Bugue : extrait de la carte du chanoine Brugière « Ancien diocèse de Périgueux d’après Sanson » AD

Pour la Seigneurie

Le territoire de notre commune était morcelé en plusieurs propriétés qui se transmettront par mariages: des Boniface aux d’Abzac, des Barrière aux D’Abzac, par une vente en 1685 des dAbzac aux Delpy .

1740 carte de Cassini , la paroisse n’est pas délimitée.

La carte de Belleyme vers 1785

Un dimanche matin de l’an de grâce 17…, le curé de la paroisse annonça la venue des ingénieurs chargés « de la levée, vérification, correction et direction des travaux de la province de Guyenne ».

Monsieur le curé ne devait rien négliger pour assurer à ces Messieurs la confiance des habitants de Saint-Geyrac. Il était chargé d’effacer en eux certains préjugés… en particulier l’inquiétude de la levée de nouveaux impôts !!!

Ces ingénieurs, dont Pierre de Belleyme armés de lunettes, de planchettes, de chaînes d’arpenteur, établirent les positions de nombreux points. Ils purent décrire géométriquement Saint-Geyrac, avec une exactitude jusqu’alors inconnue.

Cette première tâche terminée, ils rédigèrent une documentation de base :  registres contenant des observations, états du village, brouillons dessinés sur le terrain. Rentrés chez eux, après les relevés de la belle saison, les géographes dessinèrent la carte. Cette carte a été publiée en 1789, elle nous renseigne sur l’état de notre commune avant la Révolution.

On remarque que seul le château était pourvu de chemins, mais il faut savoir que la consigne était « les petits chemins de détails seront supprimés »

Une forêt très épaisse de chênes et de châtaigniers, pas encore de pins, recouvrait la commune. Des landes où poussent déjà quelques feuillus caractérisent la Coquellerie, La Borderie, La croix Bordière alors que la lande seule recouvre La Taleyrandie et Jean Merle.

Quant à la « rivière », elle est signalée en marais.

La seule culture notée sur la carte est celle de la vigne de Leyssioutet à Montferrier, ainsi qu’à la Coquellerie.

Un moulin est signalé sur le Saint-Geyrac : seule source d’énergie suppléant à la faiblesse des bras.

Enfin vous avez pu remarquer quelques noms de lieux déformés par la transcription en orthographe phonétique.

En comparant avec son visage actuel, nous constatons qu’elle comprenait les villages de la SIRGONDIE, LES BOUYGES, MARTILLAC, LA LANDE, LAQUEN, VIMONT, LA PINSONNIE, LA BORDERIE, LES FOSSERIAS. On a donc amputé la paroisse pour créer la Commune ?

On trouve la solution dans le travail du Chanoine Brugière sur Saint Geyrac et Rouffignac

Voici les deux cartes qui figurent en tête de l’étude de chaque commune après 1882.

                                          

Saint Geyrac
Rouffignac

On voit très clairement que la partie comprenant ces hameaux a été découpée sur la carte de Saint Geyrac où les mots ont été terminés à la main. Le morceau ajouté sur la carte de Rouffignac n’est pas au bon endroit !

Que s’est-il passé ?

L’équipe de géographes a probablement récolté de faux renseignements sur le terrain. On sait, en fouillant les registres paroissiaux que les Brassat du hameau des Bouyges avaient l’autorisation de faire enregistrer leurs actes de baptêmes, décès et mariages dans notre paroisse, mais il a été précisé très souvent que le hameau « les Bouyges » appartenait à la paroisse de Rouffignac. La carte n’a été publiée qu’en 1789 et les communes n’ont peut-être pas été informées. Peut-être s’en sont elles rendu compte qu’à la publication du découpage territorial. L’information ne circulait pas aussi vite que maintenant….

Voici ce qu’écrit le Chanoine

 pour Saint Geyrac

Transcription: «  La succursale comprend la commune en son entier avec les hameaux de la Reille, Martillac, Bourgues (Les Bouyges), Pinsonnie, Vimont, Laquan, Sardin, Bourdarie et Prissé distraits de Rouffignac. Le décret du 19 juin 1813 réunit à Rouffignac les hameaux qui en avaient été distraits. »

Pour Rouffignac

Transcription:  » La succursale comprend la commune en son entier moins les villages de la Larelie, Martillac, Bouyges, Lapinsonnie, Vinson, Laques, Sardou, Labourdarie et Prissé réunis à St Gérac. Le décret du 19 juin 1813 rapporte cette réunion. »

Le tracé de la paroisse par Belleyme ne correspondait pas à la réalité! Ces hameaux appartenaient bien à la paroisse de Rouffignac et en avaient été « distraits« .

C’est donc un décret du 19 juin 1813 qui a remis les choses en place et a donné à Saint Geyrac sa véritable forme.

Carte de Saint Geyrac en 1866, extraite de la carte d’Etat major de Bergerac Géoportail

Notre département

Image mise en avant : Département de la Dordogne décrété par l’Assemblée Nationale-Atlas national de France – AD

Dès l’automne 1789 l’assemblée comprend la nécessité d’un cadre administratif unique.

On découpe le territoire

Le terme département ne pose pas de problème mais on hésite…diviser mathématiquement le territoire en 80 carrés d’égale surface, plus Paris, ou garder la subdivision existante …On retient la dernière proposition…et le 15 janvier 1790, l’Assemblée décrète la division de la France en 83 départements.

Il comprend la presque totalité du Périgord (786,048 ha), une portion de l’Agenais (99,250 ha), une partie du Limousin (25,858 ha) et de l’Angoumois (30,250 ha).

Et le nom ? Pas de symboles de l’ancien régime, pas le nom du chef-lieu, pas de numérotation…

Notre nouveau département prend le nom de département du Périgord le 26 janvier 1790 mais des contestations surviennent et les députés du Périgord choisissent le nom de la plus grande rivière de la région. Il devient département de la Dordogne le 26 février suivant. Au début il compte  9 districts : Périgueux, Sarlat, Bergerac, Excideuil,  Nontron, Montignac, Belvès, Mussidan ou Montpon, Ribérac  divisés en 72 cantons divisés à leur tour en 41 000 communes. Le chef-lieu du département doit être accessible de ses quatre coins en moins d’une journée de cheval : ce sera Périgueux.

En l’an III, sous le Consulat, les districts deviennent des arrondissements limités à 5 : Périgueux, Sarlat, Bergerac, Nontron, Ribérac et les cantons réduits à 47.

L’arrondissement de Ribérac sera supprimé en 1926.

Carte du département de la Dordogne an II -Archives de la Dordogne

On administre le territoire

Voici quelques articles du décret du 22 décembre 1789

«5 : Il sera établi au chef-lieu du département une assemblée administrative supérieure sous le titre d’administration du département

6 : Il sera établi au chef-lieu de chaque district une assemblée inférieure sous le titre d’administration du district.

7 : Il y aura une municipalité en chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne.»

Communes

Image mise en avant : Fête au village de Pieter Bruegel le jeune (1564-1638)

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Communauté et paroisse deviennent  la Commune.

Pour le territoire : on conserve approximativement la délimitation des paroisses , quand elles sont trop petites on les regroupe .

Pour l’administration : Comme il n’y a pas pas d’institutions municipales propres pour les paroisses, seulement une assemblée générale de la communauté sous l’égide du seigneur avec une autonomie des plus réduites, on crée une administration toute nouvelle .

Le décret du 22 décembre 1789 « établit une municipalité (il faut comprendre un Maire et ses adjoints seulement) en chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne »

Le droit de vote est réservé aux « citoyens actifs » : être âgés de 25 ans et payer un impôt égal à la valeur de dix journées de travail. Il est refusé aux « citoyens passifs » démunis de propriété et de ressources.

Les citoyens actifs élisent pour 2 ans « le conseil général de la Commune » formé de notables élus et de la « municipalité » dès le mois de février 1790.

Très vite « l’assemblée constituante » encourage des regroupements, car certaines Communes sont trop peu peuplées pour avoir « des officiers éclairés pour faire les fonctions de leurs charges ».

Chaque commune reçoit « un agent » et un adjoint.

Le consulat de 1799 au 2 décembre 1804

« Dans les villes, bourgs et autres lieux pour lesquels il y a maintenant un agent municipal et un adjoint et dont la population n’excède pas 2 500 âmes il y aura un Maire et un adjoint. Les Préfets nommeront et pourront suspendre les conseillers municipaux ; ils nommeront et pourront suspendre les Maires et les adjoints dans les villes dont la population est au-dessous de 5 000 âmes. Les membres des conseils municipaux seront nommés pour 3 ans. Ils pourront être continués »

Le 17 ventôse an VIII (8 mars 1800) on précise que « dès que les sous-préfets auront prêté le serment de fidélité » prescrit par la loi, les préfets notifieront aux administrations municipales (celles formées sous la loi de 1795) de cesser leur fonction.

Territoire de la commune de Saint Geyrac

Administration de la commune de Saint Geyrac

La Nation souveraine

Image mise en avant : Département de la Dordogne décrété par l’Assemblée Nationale-Atlas national de France – AD

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Le Roi de droit divin exerçait un pouvoir absolu sur ses sujets.

La Révolution transforme la monarchie absolue en monarchie parlementaire puis en République.

Après la Révolution les sujets deviennent des citoyens, ils élisent une assemblée nationale qui rédigera une constitution afin d’organiser le gouvernement du pays.

Les soldats de métier du Roi sont remplacés par des citoyens-soldats soumis à la conscription.  Ils ont la charge de défendre la Patrie.

Le peuple vote !  Plusieurs tentatives pour instaurer le suffrage universel aboutiront au suffrage censitaire.  On exclut de la vie politique les plus pauvres et les femmes !

L’Assemblée nationale décide de réorganiser l’état, avec des procédures administratives unifiées et le redécoupage du territoire en départements et communes.

Les transformations de la société 1789-1815

Image mise en avant : déclaration des droits de l’homme et du citoyen

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Sous la monarchie, le Roi de droit divin exerce un pouvoir absolu sur ses sujets. La société est représentée par trois ordres qui sont complémentaires. Pour faire simple on peut les classer ainsi : 1 Le clergé avec ses moines qui prient, 2 la noblesse avec ses chevaliers qui combattent, 3 Le tiers état avec ses paysans qui travaillent.

L’appartenance au Clergé et à la Noblesse est soumise à des rites : ordination pour l’un, adoubement pour l’autre. Ces deux ordres ont des fonctions de service public onéreuses : culte, état civil, écoles, hôpitaux pour le Clergé et fonctions régaliennes de défense, justice, haute administration pour la Noblesse.

80% de la population appartient au Tiers état. Cet ordre occupe des activités économiques lucratives, il paie les impôts pour l’entretien des deux premiers.  Ces français vivent dans un village, un hameau ou un bourg. Plus de la moitié sont des paysans et les autres ruraux des artisans, des commerçants, des petits notables.

Communauté, paroisse, seigneurie, ces trois mots conditionnent la vie des habitants jusqu’en 1789. .La communauté villageoise est l’ensemble des familles exploitant des biens privés et des biens communaux. La Paroisse est une circonscription religieuse. La seigneurie est à la fois le domaine et la juridiction du seigneur. Communauté de villageois, paroisse , seigneuries se confondent et parfois il est bien difficile de les séparer les unes des autres.

La Révolution change fondamentalement la Société française. La seigneurie disparaît. La paroisse ne devient plus qu’une assemblée de fidèles. La communauté et la paroisse se transforment en commune avec son administration et son territoire qui reste approximativement celui de la paroisse Elle s’inscrit dans un nouveau découpage territorial. 

Une France nouvelle apparaît dont les bases servent encore de référence à notre société actuelle.

La Nation souveraine

Les transformations économiques et sociales

Les transformations culturelles et religieuses