Enseignement : les écoles et leurs Instituteurs
Les premières écoles
Les « Institutions » fondées aux XVème et XVIème siècles en sont les ancêtres.
Dès 1695 il existait déjà des écoles primaires appelées « petites écoles ». Il devait y en avoir une dans chaque paroisse, mais en fait c’était pour plusieurs, parfois jusqu’à 20 paroisses. Elles dépendaient de l’Evêque, et une commission nommée par lui examinait la candidature des personnes intéressées par l’emploi d’Instituteur. « Ils étaient ainsi cotés : instituteur à une plume, instituteur à deux plumes, instituteur à trois plumes. »
- L’instituteur à une plume ne connaissait que l’écriture anglaise.
- L’instituteur à deux plumes connaissait l’anglaise, la ronde et la bâtarde.
- L’instituteur à trois plumes, l’anglaise, la ronde, la bâtarde et la gothique.
Pour prétendre à l’emploi de secrétaire de Mairie, il fallait avoir le titre d’instituteur à plusieurs plumes » (Robert Benoit, Petite histoire de Périgueux).
Ils louaient alors leurs services pour tenir une école !!
A la Révolution on fit des projets mais pas suivis d’exécution, et ce n’est qu’en 1802 qu’une loi établit des écoles primaires communales. L’Instituteur était choisi par le Maire et les Conseillers Municipaux.
En 1816 une ordonnance royale oblige les communes à s’organiser pour que les enfants reçoivent une instruction primaire. Elle crée également un Brevet de Capacité pour les instituteurs. Mais ce n’est qu’en 1833 avec la loi Guizot que ce Brevet est exigé.
Première grande figure de l’Histoire de l’Enseignement : L’Orléaniste François Guizot

François Guizot Ministre de l’Instruction Publique sous la Monarchie de Juillet (1830-1848) est à l’origine du grand service public.
«Il faut tâcher de rendre toutes les Communes propriétaires d’une maison d’école de même qu’elles le sont d’une église » écrit-il dans un rapport au roi sur l’exécution de la loi du 28 juin 1833.
Cette loi impose aux Communes de plus de 500 habitants d’avoir une école de garçons. Elle fixe également le salaire payé par la Commune aux enseignants. Dans la majorité des cas les communes n’ont pas les ressources nécessaires, et les départements peinent pour les aider..
L’ordonnance d’application autorise les Maires à louer des locaux appropriés ; le bail n’excédant pas 6 ans. Pendant la durée du bail le Maire doit acheter ou construire une maison d’Ecole définitive. Elle doit être idéalement au cœur du village, voisine de l’église et de la mairie, l’instituteur doit y résider.
Bien que le Brevet de capacité soit exigé les connaissances des instituteurs en matière de pédagogie sont presque nulles ! François Guizot va essayer d’y remédier.
Une Ecole Normale d’Instituteurs ouvre ses portes en 1834 à Périgueux à l’emplacement du Collège Montaigne actuel. Elle accueille les élèves-maîtres et les instituteurs déjà en place pour leur inculquer quelques rudiments indispensables. En 1835-1836 « 27 instituteurs, âgés de 30 à 40 ans, répondirent à l’appel »
Voici ce qu’on peut lire dans le Registre des délibérations de la commission de surveillance de l’Ecole Normale de la Dordogne cette année-là à propos de ces instituteurs volontaires..
« Pour la lecture, il y eut à leur faire perdre de nombreux vices de prononciation et une foule de mauvaises habitudes. On leur a appris à mettre du goût dans leur lecture, à lui donner de l’expression, à varier les inflexions de manière à montrer qu’ils comprenaient ce qu’ils lisaient……On leur a fait faire quelques exercices de style afin de donner plus de correction à la manière d’écrire de la plupart d’entre eux.
En arithmétique, ils étaient généralement très faibles. La plupart ne connaissaient guère que les quatre règles (les opérations) et un peu les fractions, mais machinalement et sans aucune intelligence des principes.
On leur a expliqué le système métrique. A l’exception d’un seul d’entre eux, ils n’avaient aucune idée de géométrie ni de dessin linéaire.
En géographie, excepté quelques–uns qui avaient de très légères connaissances, les autres n’avaient aucune idée de cette science ou seulement des notions très confuses. On leur a fait connaître la forme de la terre et on leur a expliqué les grandes divisions du globe. Presque tous étaient aussi dépourvus de toutes connaissances historiques».
Après ce stage, on aurait pu créer une quatrième plume !!
Dans ces Ecoles Normales un aumônier sera chargé de l’enseignement religieux. Guizot dans son rapport au Roi en souligne l’importance : « C’est avant tout, dans les Ecoles Normales, dans ces pépinières d’instituteurs futurs, qu’il est essentiel de répandre une instruction morale et religieuse pure, élevée et efficace. »
Et les Institutrices?
La loi Guizot de 1833 ne les concerne pas. C’est par une simple ordonnance que Guizot règlemente l’enseignement primaire féminin en 1836.
Cette loi ne leur donne pas les mêmes garanties ni les mêmes avantages. Elles ne peuvent se présenter au Brevet de Capacité qu’à 20 ans révolus et en présentant un certificat de bonne vie et mœurs !
Les religieuses pouvant enseigner sans diplôme seront pendant un certain temps les seules institutrices !
Deuxième grande figure de l’Enseignement : Le Bonapartiste Victor Duruy

Victor Duruy, Ministre de l’Instruction Publique, sous Napoléon III, de 1863 à 1869 fait souffler un vent anticlérical.
En 1863, l’enseignement des filles est entièrement livré à l’Eglise : l’Ecole Normale est à Terrasson, dirigée par des religieuses. Les écoles de filles, non obligatoires, sont tenues par elles aussi, et exclusivement dans les villes. Elles sont fréquentées par les filles de familles bourgeoises qui y reçoivent une sorte de culture générale un peu plus approfondie.
La loi Duruy en 1867 organise l’enseignement féminin en imposant une école de filles dans les Communes de plus de 500 habitants.
Il faudra une Ecole Normale d’Institutrices. Celle de Terrasson est transférée en 1883 place Hoche, actuelle bibliothèque François Mitterrand.


Dans cette loi figure également un projet d’enseignement secondaire pour les jeunes filles.
V Duruy améliore le sort des instituteurs en revalorisant leur traitement.
Il rend obligatoire l’enseignement de l’Histoire et de la Géographie.
Il met en place des réformes pédagogiques ; expériences et manipulations en Sciences, des sorties dans la nature, dans les musées ; l’utilisation de l’image, des cartes, des atlas.
Troisième grande figure de l’Enseignement : Le Républicain Jules Ferry

Jules Ferry, Député Républicain à la fin de l’Empire, Maire de Paris en 1870, il fut tour à tour Ministre de l’Instruction Publique, Président du Conseil de 1879 à 1883.
Ce sont les lois Ferry qui rendent l’enseignement laïc et gratuit. Elles instaurent également un enseignement obligatoire de 6 à 13 ans.
Les enfants pourront toutefois quitter l’école avant, s’ils ont obtenu le certificat d’études primaires institué en 1882.
A Saint Geyrac ?
L’enseignement public – Les deux premières écoles
Les Instituteurs des deux premières écoles :
- Mr et Mme Malange
- Mr et Mme Delalbre
- Mr Peyrot et Melle Peyrot
- Mr et Mme Parre
- Mr et Mme Simonet
- Mr et Mme Huot-Marchand
- Mr et Mme Lasserre
- Mr Biratelle
- Mr et Mme Bru
- Autres Instituteurs……
La troisième école et ses Instituteurs
Que sont devenus les bâtiments ?