Les deux premières écoles

L’école n°1

Voici quelques indications sur la population de la Commune au moment de la loi Duruy

  • 1831 : 696 habitants
  • 1836 : 687 habitants
  • 1841 : 676 habitants
  • 1846 : 590 habitants

Il faut donc une école de garçons puisqu’on dépasse les 500h de la loi Duruy

Le Conseil municipal  s’engage en 1837 à réunir Milhac et Saint-Geyrac «pour établir une école primaire». Elle participera pour 1/4 aux frais de fonctionnement. Mais au cours d’une séance du conseil Municipal, le 19-05-1850, on constate que «c’est fort mal à propos que la Commune a été réunie à celle de Milhac». En effet la distance  que les enfants ont à parcourir est si grande (entre 8 et 10 km) qu’ils ne fréquentent pas l’école. La Commune demande donc de ne plus être réunie à Milhac  et envisage l’achat d’une maison d’école.

En 1851 on est à la recherche d’un logement pour un instituteur. Le 23-07-1854, Le Conseil Municipal explique qu’il a repéré un terrain, plan Napoléon section B dite du bourg n°597 où «il se trouve assez de place pour bâtir une maison d’école en laissant un presbytère plus que suffisant en cour jardin, enclos». La vente se concrétise le 4 août 1855.

En 1864 le 8 mai : on parle «du désir d’un grand nombre de pères de famille d’avoir un instituteur. La Commune ayant une population qui est de 708 habitants fournirait assez d’élèves pour assurer le minimum de traitement auquel a droit un instituteur». Seulement le projet de construction a été abandonné et on n’a toujours pas de maison d’école.

Cette année 1864, on se décide : on louera la maison n°644 section B du plan Napoléon. Elle appartient à deux personnes Bertrand MONRIBOT et Marie MONTAURIOL veuve DOUGNAC.

A qui était cette maison ?

En 1824, sur le cadastre Napoléon et son état de sections, le 644 appartient au Sieur REYNAUD (ainsi que les parcelles 642, 643, 644, et 598). Cette parcelle n°644 est située au «Claud de Renaud », on trouve aussi « Reynaud». Elle correspond à 4 bâtiments. On les « classe » pour les impôts. La classe 1 désigne une petite maison, une cour et deux petites remises. L’autre beaucoup plus grande  est classée 3. Sur la matrice cadastrale de 1827 une mention marginale est ajoutée en face de la maison classée 3 «maison à une cochère et cinq ouvertures». Elle est donc importante. Elle est probablement la plus ancienne de la Commune.

Pourquoi cette mention marginale trouvée sur la matrice cadastrale ?

 C’est tout simple ; elle permet de calculer l’impôt que les propriétaires doivent payer : il s’agit de l’impôt sur les portes et les fenêtres.  Il faisait partie de ce que l’on appelait «les quatre vieilles» (1, la contribution foncière/2, la contribution personnelle mobilière/3, la patente/4, l’impôt sur les portes et les fenêtres).

Il fut établi par le Directoire pendant la Révolution, le 24-11-1798, suivant la taille et le nombre de portes et fenêtres. Il ne touchait que les propriétaires, ne touchait pas les ouvertures de bâtiments agricoles ni les ouvertures destinées à l’aération des caves ou des greniers ni les bâtiments publics. Il fut accusé d’être à l’origine de logements insalubres, de la condamnation de nombreuses ouvertures et de la destruction des meneaux qui partageaient les fenêtres en 4 et qui augmentait l’impôt. Il fut supprimé en 1926.

Le Sieur REYNAUD meurt le 19-06-1830 à Saint Geyrac et c’est sa fille Marie épouse de Jacques Grelière qui en hérite. Marie s’est mariée le 10-09-1815,  à 20ans.

Elle a épousé Jacques Grelière un cultivateur de Saint-Pierre de Chignac. Ils viendront vivre à Saint Geyrac à la ferme du père de Marie  et auront trois enfants : un premier garçon François né en 1829 (†1834) puis une fille Marie en 1831 et un autre François en 1833. Le premier registre du Conseil municipal de 1822 à 1840 nous le présente comme conseiller municipal et on y trouve sa signature.  Le 25-03-1836 Jacques Grelière  décède.                                            

La famille Reynaud a pour voisin le sieur François Gérard.

Greffier de la justice de Paix  du canton de St Pierre de Chignac, il est né à Saint Geyrac le 20-11-1787, il est l’époux de Marie Fournier.

 Il est l’adjoint du Maire François Desmaisons. Tous deux ont été nommés par le Préfet de la Dordogne.

Il sera  renommé en 1826 avec François Desmaisons mais le 24 septembre 1830 on le nommera à la place de Maire, François Desmaisons étant  «suspendu». Ce sont les remous de la Révolution de juillet 1830. Il aura pour adjoint Monsieur de Lamenuze.

1831 changement, les maires et les adjoints sont élus et François Desmaisons reprend sa place, Mr de Lamenuze garde la sienne et François Gérard n’est plus que conseiller. On le trouve encore en 1846.

Il possède les parcelles 649, 650, 651, 652, 653. Ces parcelles font face à celles de la Commune les 646, 647, 648. Les parcelles 647 et 648 sont qualifiées de place, le cimetière autour de l’église les occupait en partie avant d’être déplacé à « las brugettas » au 578.

François Gérard devient veuf le 10 11 1836 presque en même temps que Marie. C’est le 30-11-1837 que François Gérard âgé de 50 ans se remarie à saint Geyrac avec Marie Reynaud 42 ans.

Les deux propriétés sont regroupées.

Plan Napoléon 1824- Après le remariage Gérard-Reynaud en 1837

Le recensement de 1841 nous donnera la composition de la nouvelle famille, François et Marie, deux enfants de Marie, François et Marie Grelière et deux domestiques.

Au recensement du 7 octobre de 1846, la famille a disparu et François Gérard est déclaré sortant en 1846 sur le Registre du Conseil Municipal. La propriété commence à se  morceler.

Il a vendu à cette époque car on sait que l’enregistrement met du temps et que la date de 1848 n’est pas celle de la vente. Il a sans doute fait deux lots.

La partie Gérard est vendue à Pauly  et à Brachet !

 La partie Reynaud  est achetée par Léonard Dougnac tisserand à Saint-Geyrac. Léonard, rouffignacois, vient de se marier avec Marie Montauriol  en 1848. Marie est tailleuse. En 1854 Léonard Dougnac vend une partie de sa propriété.

 A-t-il besoin d’argent ? Est-il déjà malade car il meurt en 1858 ?

 Il ne garde qu’une partie de la grosse maison et vend la petite et sa remise plus la moitié de la grosse qui leur fait face à Bertrand Monribot.  Il ne garde que la moitié de la grosse et la petite remise proche du 598.

 Voilà pourquoi cette belle maison est coupée en deux encore aujourd’hui !

1864 : voici la décision prise par le Conseil Municipal le 1er novembre : on louera puisque l’ordonnance d’application de la loi  Guizot l’autorise, le bail devra durer moins de 6 ans. Ce délai sera mis à profit pour répondre à deux questions : Est-ce qu’on bâtit une école ?   Est-ce qu’on achète un bâtiment existant ?

 En attendant Le sieur Monribot fournira «une chambre au premier étage, son habitation ayant vue au nord sur la place publique» tandis que Marie MONTAURIOL veuve de Léonard fournira «2 chambres contiguës à celles de Monribot, situées au 1er étage de la maison, ainsi que la cave et le grenier qui en dépendent». C’est donc la grande maison en son entier qui est louée à la Commune. La classe sera dans la partie Monribot et l’appartement dans celle de Marie.

 Marie Montauriol Veuve Dougnac occupera la remise proche du 598 tout le temps de la location à la Commune. C’est le signe qu’elle vivait chichement et que la location était bienvenue.

Le bail verbal est valable à partir du 1er novembre 1864 et pour 5ans. Bertrand MONRIBOT recevra 20f, Marie MONTAURIOL 50f. Ils doivent entretenir la maison. 

Aujourd’hui que sont devenus ces bâtiments ?

Pour la partie Dougnac, voici son histoire rapidement : Marie Montauriol veuve Dougnac meurt à Saint Geyrac le 10 09 1898 et c’est son fils Léonard né le 22 07 1852 à Saint-Geyrac qui hérite. Cette partie de la belle et grande maison  sera vendue par un descendant Paul Dougnac dans les années 1935-36 à André Auzy notre dernier Maréchal ferrant.Elle appartiendra ensuite à un couple d’anglais, les Steddon. Mr Steddon décèdera subitement en    et la maison sera vendue à la sœur d’Anne Marie Foglia.

 Ci-dessous : La maison actuelle, la partie qui appartenait à Marie est en travaux. Sur la façade le partage est apparent : c’est la gouttière.

L’école n°2

Le bail de 1864 le dit bien : «Ils (les propriétaires) doivent entretenir la maison»

Ce qu’ils ne feront sans doute pas, car le 07-03-1868 le Conseil Municipal inscrit que maintenant le local est dans un état déplorable et même dangereux à habiter. Une lettre du Préfet en date du 24-01-1868 indique que «la loi du 10 avril 1867 a imposé aux Communes l’obligation de fournir aux instituteurs un logement convenable». On envisage alors de faire des travaux afin d’obtenir un couple d’enseignants : «la salle des filles sera remplacée par une autre salle du côté du midi, prise sur la pièce servant de chambre et sur une autre petite pièce dont on en lèvera la cloison (on devait y faire une Mairie). On prévoit quelques aménagements supplémentaires ; l’ensemble sera « convenable» écrit-on !

Les travaux seront-ils engagés, car le 10-05-1868 on envisage à nouveau la construction d’une école ?

Le 19-08-1868  on se dirige vers l’achat d’un bâtiment, une maison pouvant servir d’école.

Il s’agit de la maison en face  appartenant à Jean Magne.

En 1824 cette maison est cadastrée sous le n°649 du plan Napoléon. En fait sous ce n° 649 il y a plusieurs bâtiments. Elle appartient au Sieur Gérard. On sait qu’il a quitté la Commune vers 1846.

Il a vendu à cette époque, car on sait que l’enregistrement met du temps et que la date de 1848 n’est pas celle de la vente. C’est Pierre Pauly qui achète avec une bonne partie de  la propriété. Par contre on ne lui trouve pas le n° 650. A partir de là il y a confusion, pour faire simple voici la situation :

En 1869 Léonard BRACHET vend cette maison à Jean (ou Pierre parfois !) Magne.

Le recensement de 1866 apporte beaucoup de renseignements sur cette partie de la Commune !

Chez les Pauly, Jean 28 ans cultivateur a épousé en 1859 en seconde noces Jeanne Chartroule la fille du cabaretier du bourg et il y a deux enfants, Jeanne 5 ans et Louis 2 ans. La deuxième fille du cabaretier et aussi «débit de tabac», Antoinette,  épouse en 1864 Jean Magne. Il vient de Périgueux, et sur l’acte de mariage est sans  profession. Jean Chartroule est veuf, il loge déjà sa mère et en 1865 arrive Pétronille dans le couple Jean-Antoinette.

La vente de Léonard Brachet tombe bien et c’est  après ce recensement qu’il achète cette maison qui sera enregistrée en 1869. Il ne la gardera pas longtemps et la vendra à la Commune dans les années qui suivent. Elle figure sur les matrices cadastrales comme appartenant à la Commune en 1871.

Au recensement de 1872, Jean (ou Pierre) Magne sa femme et la fille ne sont plus là, mais la famille d’un Instituteur Mr Malange est recensée à leur place.

Dans sa délibération du 30-05-1869 le Conseil Municipal fait ses comptes pour l’achat de cette maison : prix 8 534f. On empruntera 6 000f. On demande au ministre de l’Instruction  publique un secours. On obtiendra 2 500f. On trouvera les 34f restant  sur le budget.

A la fin de l’année l’emprunt reviendra accordé en 14 ans

«La population de 680 habitants donne droit à 2 classes » les réparations monteront à 1 000f

Pour un couple le logement se composera d’une cuisine, d’une salle à manger, une cave et deux chambres. Il y aura une salle de classe pour chacun.

Le 17 03 1878  le Préfet brandit à nouveau la loi du 10-04-1867 relative au logement des instituteurs. Il est informé que le «local  scolaire  de Saint-Geyrac se trouve dans l’état le plus déplorable et qu’il est même dangereux de l’habiter». Il n’y a qu’un seul local destiné au logement, il faut donc impérativement un couple. On prévoit des travaux d’agrandissement et de rénovation, sans pouvoir avant longtemps créer une école de filles séparée

Une délibération du 16-03-1879 nous apprendra que les travaux (architecte M Lavignac, entrepreneur M  Pompougnac) sont terminés et qu’ils ont coûté 1 575,05f. Le financement sera un casse-tête pour le Conseil.

On meublera la salle de classe des filles : des tables (5 faisant  ensemble 13m) et un tableau noir.

Mais la famille Malange s’en va, elle est remplacée par un autre couple.

On trouve cependant dans une Délibération du CM le 30-12-1877 : «Mr Bonnet instituteur, domicilié au bourg, est délégué pour faire partie  de la commission de préparation des listes des électeurs»

Mais en 1882 (19 02) l’école est devenue un peu petite. La Commune ayant une traversée  de 7 km et le bourg étant à l’extrémité le Conseiller Laronze  propose la construction d’une école de hameau à Landrevie et à la Taleyrandie. Pour acquérir le terrain on vendrait un communal. L’inspecteur propose la construction d’une école de filles au bourg. Le conseil retient l’idée d’une école de hameau et demande au gouvernement d’aider à la construction.

Un mois plus tard le 05-03-1882 on se réunit à nouveau. Sans doute, on a fait un  tour à l’école et on a constaté que des enfants des communes voisines viennent ici et de ce fait le local devient trop petit ! On demande donc le renvoi des élèves dans leurs écoles respectives et  le local conviendra. On maintient cependant  le projet de l’école de hameau et on refuse la construction d’une école de filles au bourg.

Dans une délibération du 14-05-1882 on enlève à l’instituteur la jouissance d’un terrain acheté en 1852 pour la construction d’une école. On vendra la luzerne pour avoir un revenu. Mais cette décision fera polémique avec l’Inspecteur d’Académie et l’Inspecteur Primaire qui s’opposent à  la reprise de ce terrain. Le conseil tient tête, nouveau refus. La bataille durera jusqu’en 1883.

En 1883 il y a obligation pour les communes de construire des écoles de hameau dans les villages distants de 3km du bourg et pouvant fournir 20 élèves. On (re)décidera la construction d’une école à la Taleyrandie. Il y aura des enfants de la Haute et Basse Fosse, des  Jayas, de Landrevie, de Jean Merle et de la Taleyrandie. Les villages de La Douze, très près en profiteraient….

Dans sa délibération  du 11 novembre de la même année, une nouvelle loi oblige le Conseil  à fournir le bois de chauffage des écoles. On votera 60f et cette somme sera inscrite d’office au budget. On effectuera quelques travaux, les lieux d’aisance « à l’extrémité du jardin de l’instituteur » On construit aussi un préau pour abriter les enfants pour 170f.

Dans sa délibération du 17-08-1884 «le 6 janvier on a voté un impôt extraordinaire de 9 centimes pour payer le hangar et les autres réparations faites à l’école». On renouvelle l’emprunt  «pour pouvoir avec l’excédent faire crépir la porte d’entrée de l’école et blanchir les classes».

Mais le 18-01-1885 «il reste à payer une somme de 292.50f sur les travaux exécutés à la maison d’école pour le hangar et les lieux d’aisance». On va recourir à un impôt extraordinaire pour finir de payer.

En 1886 un nouvel instituteur arrive avec une famille nombreuse.  

Il faut faire des réparations ajournées, on en aura pour 219.60f. En outre il faudra  du mobilier (2lits complets, 1 lit en fer, 10 chaises, 2 fauteuils et 1 armoire). L’argent destiné au mobilier sera utilisé et on demandera un secours au Préfet.

Le 13-03-1887 on devra utiliser le reste de l’argent du cimetière pour régler ces frais.

En 1890, 3 conseillers dont Mr Lacombe demandent des explications au Maire sur le fait que depuis 3 mois il manque une institutrice. Le Maire répond «qu’il lui serait bien difficile de donner des explications précises attendu qu’il n’a jamais reçu d’avis  et que ce n’est que par la rumeur publique qu’il a su ce qui se passait».  Il va faire les démarches.

Le 16-03-1890, il est nécessaire de faire des réparations à l’école (appartement et classe) 400f.

Le 1-11-1890, le Ministre ayant fait parvenir des livres à l’école, la Commune doit prendre en charge le transport.

Dans les années 1900, on fera divers travaux : «porte d’entrée au midi», le mur sera crépi, la toiture vérifiée. On clôturera le jardin.

A partir de cette date les autorités de l’Académie s’émeuvent de la situation de l’école, enfants, enseignants, bâtiment ! On fait des projets pour agrandir les classes et donner un logement convenable aux enseignants, modifier? Construire  au fond du jardin ? Tous ces projets ne se réaliseront pas à cause du faible budget de la Commune qui hésite à emprunter et des maigres subventions. On fait alors le projet de construire un groupe scolaire neuf, qui ne reviendrait pas plus cher et on se mit à la recherche du terrain qui conviendrait le mieux.

En attendant l’école continua où elle était !

années 1950…..
2011
  • 1 : école louée de 1864 à 1871
  • 2 : école achetée en 1871

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