Sous le gouvernement de Paul Reynaud (IIIe République)
La guerre est déclarée mais pas encore engagée ; l’hiver 1939 est très froid ; se pose très vite le problème du ravitaillement. Le gouvernement Reynaud nouvellement nommé, crée les cartes d’alimentation par le décret du 9 mars 1940. Le 24 mars le conseil municipal de Saint-Geyrac délibère (extrait du compte-rendu du conseil municipal ) :
Le recensement de la population relativement à l’établissement des cartes d’alimentation devant être effectué incessamment, il y a lieu de pourvoir à la nomination de recenseurs.
Vu l’exposé ci-dessus, le conseil désigne à cet effet MM. Roumanie Jean, Duvaleix René, Pagès Robert comme recenseurs et Auzy Jean comme contrôleur éventuel, fonctions qu’ils ont acceptées.
Les frais donnant lieu à ce travail sont évalués approximativement de trois à quatre cents francs.
Les frais des évacués du Bas-Rhin est confié à M. Paul Leuchneur, réfugié lui-même.
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Sous le régime de Vichy avec les pleins pouvoirs à Pétain
Les communes sont chargées de la distribution des cartes d’alimentation, sous l’autorité du Préfet. Dans sa lettre aux maires, le Préfet de la Dordogne indique :
A partir du 1er septembre, tous les consommateurs de votre commune doivent être munis de la carte d’alimentation et de feuilles de coupons, valables jusqu’à la fin de décembre 1940
Transcription du compte rendu du conseil municipal du 13 avril 1941
Depuis la mise en application des cartes d’alimentation, c’est avec le concours des membres du conseil que la distribution des cartes et coupons a été effectuée mensuellement à jour fixe et indiqué.
Ce mode de distribution présente en réalité de sérieuses difficultés étant donné les travaux essentiellement agricoles auxquels sont astreints aussi bien les bénéficiaires que les distributeurs ; en outre, le secrétaire1 devant assurer la marche de la maréchalerie de son frère actuellement retenu en captivité, il lui est absolument impossible d’en assurer seul la distribution.
Prenant le bien-fondé des requérants, je me suis mis en rapport avec Monsieur Loubiat Lucien, vice-président communal de la Légion du Combattant, qui lui- même a bien voulu nous prêter son concours et se charger de ce travail moyennant une rétribution mensuelle de 60 francs.
Considérant que ce dernier a toute compétence désirable pour ce mode de travail, je vous demanderai de bien vouloir lui confier la distribution de tout ce qui a trait aux cartes d’alimentation.
Le conseil ouï l’exposé ci-dessus ; considérant que le procédé actuel est préjudiciable à l’agriculture, il :
- émet un avis favorable à ce projet
- vote une somme de 60 francs par mois pour ce nouveau service ; la somme sera prélevée sur les fonds disponibles
- demande à Monsieur le Préfet l’autorisation d’y pourvoir avec point de départ pour tout ce qui a trait au ravitaillement du mois de mai.
Ainsi fait et délibéré les jours mois ans que dessus par les membres présents, signé au registre
Signatures de Plazanet, Renaudie, Bonnet, Duvaleix, Beau, Lamégie, Pagès
1 André Auzy, maréchal-ferrant au bourg de Saint-Geyrac, est prisonnier de guerre en Allemagne. Pour assurer ce travail indispensable dans une commune rurale , il est remplacé par son frère Jean, qui est en outre secrétaire de mairie depuis 1926.
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Extrait du compte-rendu du conseil municipal du 15 décembre 1942
Transcription de l’extrait
III ) Monsieur Loubiat chargé de la délivrance des cartes d’alimentation par délibération du conseil municipal en date du 13 avril 1941 est appelé à de nouvelles fonctions à partir de 1943 et ne peut dès ce moment assurer cette charge : je vous proposerai Monsieur Théodore Robert à son remplacement, ce dernier donnant toute garantie nécessitant cet emploi.
Le conseil : ouï l’exposé ci-dessus accepte cette nomination. Considérant que Monsieur Théodore, qui accepte ce jour moyennant une rétribution de cent francs par mois, donnera satisfaction complète à cet emploi. Note au budget de 1943 la somme nécessaire à cet rétribution avec point de départ le 1er janvier 1943.
Transmis à Monsieur le Préfet pour approbation tant en ce qui concerne cette nomination qu’à la différence de salaire alloué à Monsieur Loubiat, soit 720 F par an porté à 1200 F.
Cette proposition du conseil municipal a été approuvée par le Préfet le 7 janvier 1943.
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Extrait du compte-rendu du conseil municipal du 5 septembre 1943
Brachet Auzy, facteur, embauché comme tambour-afficheur
Le service ravitaillement recensement et réquisition donnant lieu à de nombreux déplacements au domicile des contribuables et vu cet état de chose, je me suis mis en rapport avec M. Auzy , facteur, qui se chargerait d’assurer en déplacements ces fonctions du travail du tambour-afficheur pendant ses heures de vacation et ceci pour une rémunération fixe de 600 francs par an, dépenses /… /1 que les dépenses effectuées jusqu’à ce jour par personne requise spécialement.
Le conseil, vu l’exposé ci-dessus, accepte cette proposition de rémunération qui évite à la commune de /…/ 1 dépenses suite à de nombreux déplacements, vote la somme de 600 francs nécessaire à cette rémunération qui aura son point de départ le 1er juillet 1943 car ce dernier a à titre d’essai effectué ce service depuis cette date. Le crédit nécessaire est inscrit au budget additionnel de 1943 et primitif 1944 chapitre « tambour-afficheur ».
1 Certains mots sont illisibles sur le document original.
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Extrait du compte-rendu du conseil municipal du 2 juillet 1944
Arrêté de nomination
Le Maire, le conseil municipal
Vu la délibération du conseil municipal du 13 avril 1941,
Vu l’autorisation préfectorale à la nomination d’un préposé à la délivrance des titres d’alimentation,
Considérant qu’en l’absence de M. Robert Théodore, un remplaçant s’impose,
Arrêtons
Article 1er : M. Sarrette Henri, agriculteur domicilié à Saint-Geyrac, est nommé préposé à la délivrance des titres d’alimentation en remplacement de M. Théodore, absent
Article 2 : le point de départ de cet emploi est fixé au 1er juillet 1944
Article 3 : son traitement annuel est fixé à mille deux cent francs
Article 4 : le présent arrêté sera adressé en double expédition à M. le Préfet pour contrôle et justification du titre de dépenses.
Ainsi fait et délibéré, les jours, mois et an que dessus, par les membres présents, signé au registre.
6 signatures
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