Le christianisme est une religion de la ville. Il n’y a pas d’éléments qui permettent de dater son établissement dans les campagnes jusqu’à l’époque mérovingienne.
On peut penser qu’à partir du VIème siècle, mais plus sûrement du Xème une église a été construite, mais aucun document ne permet de l’affirmer.
De l’église primitive il reste peu de chose, l’ensemble ayant été remonté et un bas côté ajouté au XIVème siècle.
La plus ancienne mention de l’église remonte au XIIIème siècle : une petite charte de 1263 qui contient « une donation par Arnaud de Bosville sieur de Miremont à l’église de Sengeyrac et au chapelain d’icelle Raymond de Carpinel, de tous ses droits sur ladite paroisse ». Les deux fils du donateur, Arnaud, Archidiacre de Périgueux et de la même église de Sengeyrac et Gaillard (son autre fils) comparaissent dans l’acte et le ratifient. ( BSHAP n°9 p 428)
La paroisse fut unie au chapitre de Saint-Front en 1276.
La paroisse appartenait à deux familles distinctes, les Vals de Périgueux et les Reilhac Barrière. Ce sont les Reilhac Barrière qui possédaient le bourg et l’église.
Les biens des Vals arriveront dans la famille d’Abzac par l’intermédiaire de Guillemette de Boniface veuve de Pierre Vals et son unique héritière après le décès en bas âge de leur fils Bozon, et son remariage avec Adhémar d’Abzac à qui elle fera la donation de tous ses biens en 1394.
Ils auront 6 enfants.
L’aîné Olivier d’Abzac de Ladouze épouse le 28 mars 1400, à Notre Dame de Sanilhac, Jeanne de Barrière de Reilhac en Périgord, fille d’Amalric de Barrière, chevalier seigneur de Reilhac et de Périgueux ( °1340 †1402), et de Huguette de Guerre (°1345 † ? ).
C’est ce mariage qui apportera aux d’Abzac les biens des Reilhac dans la paroisse de Saint Geyrac dont l’église. Pour se faire accepter de la population Olivier d’Abzac en profitera pour la rénover et elle perdra son caractère roman. Il y ajoutera ses nouvelles armoiries.
l’Abbé Brugière nous les signalera en 1890 lors de sa visite. Il en fera le relevé et consignera dans ses chroniques « Armoiries à l’église de Saint Geyrac (d’Abzac et Barrière) relevées le 27 février 1890 sur une pierre de l’église à l’extérieur de l’abside » puis les « émaux ne sont pas marqués ». Plus haut dans sa description il avait noté « A l’angle N E extérieur au chevet de l’église on remarque à 3 ou 4 m de hauteur les armoiries sculptées des familles d’Abzac de Barrière» (Archives de l’Evêché)

En 1905, Léonard Béchade fait une communication sur Saint Geyrac, au premier congrès de la société Préhistorique de France à Périgueux. Sur le recueil de ce premier congrés, on trouve une note sur les armoiries qu’il a pu observer sur le chevet extérieur de l’église. Il écrit ceci :
« On a discuté pour savoir si les trois léopards ont figuré dès le principe des armes des D’Abzac. Les personnes (qui se rendraient à Saint Geyrac), pourront si l’art héraldique les intéressent, observer au chevet de l’église romane de Saint Geyrac le blason des d’Abzac, gravé sur une pierre de taille en saillie. Or, les trois léopards manquent ; la construction de l’église datant du XIIe ou du XIIIe siècle, il me semble logique de conclure ainsi : cette addition aux armes premières des d’Abzac, de ces emblèmes d’origine évidemment britannique, a dû se produire pendant la guerre de cent ans, lorsque les d’Abzac possesseurs de fiefs en Guyenne avaient pour suzerain le roi d’Angleterre »
En 1906 dans le « Bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques » il fait une nouvelle communication à ce sujet, l’éditeur placera par erreur Saint Geyrac dans le « Lot ».

La guerre de 100 ans a duré de 1337 à 1453. « Le 11 décembre 1407 Adhémar frère de Guinot d’Abzac, envoie prévenir les maires et consuls de Périgueux qu’un groupe d’Anglais au nombre de 400 chevaux et plus, est dans le pays et cherche à s’emparer d’une place…. »
Voilà ce qui peut nous donner une idée de la date d’ajout des léopards de Guyenne.

Notre église en 1626
Une visite est faite par Monseigneur de la Béraudière : le verdict est sans appel
Notre église est dans un état lamentable!
On aurait pu croire à une amélioration? Non! Pourquoi?
Les temps sont troublés par la Fronde, l’organisation financière de l’Eglise est déplorable: l’argent est perçu par les gros décimateurs, le vicaire a « la portion congrue ».
Le 24 avril 1685, les d’Abzac se séparent de presque toutes leurs possessions sur la paroisse, dont le bourg avec tous ses droits honorifiques dans l’église, et les vendent à Jacques Delpy, écuyer, Conseiller du Roi, receveur des tailles en l’élection de Périgueux. Celui-ci devient alors Jacques Delpy de Saint Geyrac
1688
Monseigneur Boux ordonne le 04/05/1688 une visite canonique du diocèse de Périgueux dans 422 paroisses. On commence en octobre 1688, dans le but d’établir un état général des lieux et des choses consacrées au culte : église, presbytères, cimetière, mobilier d’église.
Les résultats recueillis sont mis sous forme d’un petit cahier de 40 feuillets. Voici ce qu’on trouve pour Saint Geyrac : « Jean Bourbouze vicaire perpétuel. Custode de cuivre, porte-Dieu et calice d’argent, soleil d’estain. Le sanctuaire vouté, pavé, blanchy, non vitré. Chapelle mal en ordre, appartenant à Jean Reynaud, praticien ; autre de mesme appartenant aux Brassac ; autre de mesme de Jean Montayaud ; autre au Sieur de la Vidalie, idem. Y a maison et jardin et scindiqs. Le chapitre est général et décimateur »
Le XIXème et le XXème apporteront leurs lots de travaux, sans modification.
Travaux exécutés au XIXème et au XXème et XXIème
Registres du Conseil Municipal et Archives Départementales
1840 Un arrêté annonce une adjudication pour la construction du mur de soutènement et l’aménagement de la place devant l’entrée.
1842 On parle de travaux de « couverture, pavé, nouvelle chaire », mais aussi de poursuites judiciaires. Mr Brassat-Lapeyrière est décédé faisant un leg de 50f pour les travaux de l’église et son héritier ne l’a pas versé !
1881 Réparation des volets du clocher qui sont tombés, et du contrefort à gauche du portail.
1882 Un incendie détruit « l’autel placé à droite » mais la Commune est assurée.
1885 Plans et devis pour refaire la sacristie et le dallage du chœur 2340F de travaux, financés par une souscription dans la Commune.
1886 Demande d’ouverture dans le mur du chevet : demande accordée
1887 un orage dans la nuit du 15 au 16 août a fortement endommagé la toiture, des réparations s’imposent.
XXème
1953 travaux urgents sur les contreforts du clocher et les dalles à l’intérieur.
1980 -1990 consolidation du mur de soutènement le long de la D6, maçonnerie intérieure et extérieure de l’église, couverture du clocher, porte d’accès au clocher, abat-sons, porte d’entrée, restauration des vitraux.
XXIème
2011 Réfection et réinstallation de la grille du chœur (H C P R)
2013 Réfection de la sacristie (Commune et H C P R)


Tableau de J Duss représentant l’intérieur de l’église en 1940. On y remarque la chaire qui a été déposée et attend une restauration.
C’est bien la présentation rajeunit le travail….. Il faut la même pour le reste.
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